Le Colonel Faneva : Artisan de la Paix dans la Région Menabe

Le Menabe, cette région à l'ouest de Madagascar, connue pour ses baobabs majestueux et ses plages immaculées, a longtemps été marquée par l'insécurité rurale liée au phénomène des dahalo. Mais depuis deux ans environ, un changement radical s'est opéré sous l'impulsion d'un homme : le colonel Faneva Onimihary Ralaiavy. Commandant du groupement de gendarmerie dans la région Menabe, cet officier a réussi là où beaucoup ont échoué, transformant une zone d'insécurité chronique en un territoire où la population peut enfin vivre sereinement. Son approche novatrice, combinant fermeté, éducation et respect des traditions locales, à mes yeux, mérite d'être examinée en profondeur pour comprendre comment il a pu accomplir ce que certains considéraient comme impossible.

L'insécurité dans le Menabe : un fléau historique

La région Menabe a longtemps été synonyme d'insécurité rurale. Avant l'arrivée du colonel Faneva, la population vivait dans une peur constante, les attaques de dahalo étant fréquentes et particulièrement violentes. En mars 2021, on assistait encore à une recrudescence alarmante de l'insécurité dans la partie Sud de cette région. Les malfaiteurs ne se limitaient plus aux attaques de dahalo traditionnelles, mais pratiquaient également des kidnappings à grande échelle. Une source locale rapportait qu'en une seule journée, la région avait connu une dizaine d'attaques, dont la plupart s'étaient soldées par des pertes de vies humaines, y compris dans les rangs de la gendarmerie.

Dans le Fokontany de Soaserana, district de Manja, pas moins de 80 dahalo terrorisaient la population et prenaient des femmes en otage. À Soarano, commune rurale de Malaimbandy, 30 bovidés étaient dérobés et six civils tués par les malfaiteurs. Les attaques se multipliaient : 27 dahalo armés attaquaient les Fokontany de Misokitra et Maroataly, commune de Befasy, district de Morondava, dérobant plusieurs maisons et tuant un père de famille. À Mitsinjo, Fokontany de Beleo, 18 bovidés étaient volés avec divers matériels de cuisine. Face à cette situation désespérée, de nombreuses femmes et enfants préféraient passer leurs nuits dans les champs plutôt que dans leurs maisons, par crainte des attaques.

L'arrivée du colonel Faneva : un tournant décisif

L'arrivée du colonel Faneva Onimihary Ralaiavy à la tête du groupement de gendarmerie de Menabe a marqué un tournant décisif dans la lutte contre l'insécurité. Arrivé fin janvier et ayant commencé à travailler début février, il a rapidement fait sentir sa présence. Comme il l'a lui-même déclaré : "Je suis arrivé ici fin janvier et j'ai commencé à travailler début février. Ce même mois, il y avait deux cas de kidnapping et quatre cas de vol de bœufs dans la région. Depuis mars, il n'y en avait plus". Cette déclaration illustre l'efficacité immédiate de ses méthodes et stratégies.

Le colonel Faneva n'était pas un novice en matière de lutte contre les dahalo. Avant sa nomination dans le Menabe, il s'était déjà forgé une solide réputation dans d'autres régions de Madagascar, notamment dans l'Anosy où il commandait la compagnie territoriale de la gendarmerie à Taolagnaro (Fort-Dauphin). Sa réputation était telle qu'il était devenu une figure quasi mythique : "Capitaine Faneva, marié et père de famille, est celui qui sert d'ogre pour les enfants. 'Dors, calme-toi sinon le capitaine Faneva va passer'. Et il y a un effet immédiat". Cette réputation, loin d'être anecdotique, témoigne de l'impact psychologique de sa présence sur les malfaiteurs potentiels.

Une approche novatrice de la sécurité

Ce qui distingue le colonel Faneva des autres commandants, c'est son approche holistique de la sécurité. Loin de se contenter d'une réponse purement militaire, il a développé une stratégie en trois volets qu'il résume ainsi : "Eduquer, sensibiliser et faire le suivi". Cette approche reconnaît que l'insécurité n'est pas simplement un problème d'ordre public, mais aussi un enjeu social et économique.

Pour le colonel Faneva, l'éducation constitue le premier pilier de sa stratégie. Il critique ouvertement les approches précédentes : "Enseigner le maniement des armes et non pas les lois en vigueur, est pour moi la plus grosse erreur jamais commise quand on veut mettre un terme à l'insécurité". À ses yeux, il faut avant tout éduquer la société en incorporant sa culture. Cette sensibilité culturelle se manifeste notamment dans sa façon d'intégrer les traditions locales : "Pour attirer l'attention de l'assistance, je danse le kilalaky afin de lui montrer que j'ai assimilé ses us et coutumes". Cette approche lui permet d'établir un lien de confiance avec la population, essentiel pour obtenir sa coopération dans la lutte contre l'insécurité.

Le deuxième pilier de sa stratégie est la sensibilisation. Le colonel Faneva comprend que les dahalo ne sont pas des êtres à part, isolés de la société : "Ces dahalo, ce sont ces locaux qui n'ont pas d'activités génératrices de revenus bien claires. Ils vivent dans la société et non pas en dehors. Pour lutter contre l'insécurité donc, il faut cibler ces vagabonds". Cette analyse sociologique du phénomène dahalo lui permet d'adopter une approche ciblée, concentrée sur les individus les plus susceptibles de basculer dans la criminalité.

Le suivi et la réintégration : clés d'une paix durable

Le troisième pilier de la stratégie du colonel Faneva est le suivi, élément souvent négligé mais essentiel pour une paix durable. Il ne suffit pas de capturer les dahalo ou de les convaincre de déposer les armes ; encore faut-il leur offrir une alternative viable. Le colonel Faneva l'a bien compris : "Pour cela, le colonel Faneva compte mettre en place des structures permettant aux 'dahalo nilavo lefona' d'avoir des activités génératrices de revenus pérennes pour qu'ils ne reprennent pas leurs mauvaises habitudes". Cette vision à long terme distingue son approche de nombreuses interventions précédentes, souvent focalisées sur des résultats immédiats sans considération pour la durabilité.

Il est important de noter la distinction que fait le colonel Faneva entre "dahalo niova fo" (malfaiteur repenti) et "dahalo nilavo lefona" (malfaiteur ayant capitulé). Cette nuance linguistique reflète une compréhension profonde de la psychologie des dahalo et des conditions nécessaires à leur réintégration réussie dans la société.

Des résultats concrets et une reconnaissance nationale

Les résultats de l'approche du colonel Faneva sont indéniables. En quelques mois seulement, il a réussi à faire cesser complètement les kidnappings et les vols de bœufs dans la région. Ce succès rapide et complet a valu au colonel Faneva une reconnaissance nationale. En septembre 2024, un article mentionnait que "récemment, n'a-t-il pas réussi à pacifier la région Menabe ?", témoignant de l'impact durable de son action.

Cette réussite est d'autant plus remarquable qu'elle s'est produite malgré des moyens limités. Le colonel Faneva lui-même souligne que "les éléments des forces de l'ordre sont moins nombreux et par conséquent, ne peuvent pas couvrir l'ensemble de la zone d'intervention". Face à ce défi, il a su optimiser l'utilisation de ses ressources et mobiliser la population locale comme partenaire dans la lutte contre l'insécurité.

L'impact sur le développement touristique du Menabe

La pacification de la région Menabe sous l'impulsion du colonel Faneva a des implications qui vont bien au-delà de la simple sécurité. Pour une région riche en attractions touristiques comme l'allée des Baobabs, les Tsingy ou le village vezo de Belo-sur-Mer, l'insécurité constituait un frein majeur au développement économique. Les touristes, effrayés par les récits d'attaques et d'enlèvements, évitaient la région, privant ainsi les communautés locales d'une source importante de revenus.

Grâce à l'action du colonel Faneva, le Menabe peut désormais exploiter pleinement son potentiel touristique. Les voyageurs peuvent visiter l'allée des Baobabs sans crainte, s'aventurer dans les Tsingy et découvrir la culture vezo à Belo-sur-Mer. Cette nouvelle sécurité ouvre la voie à un développement économique durable, basé sur le tourisme responsable et respectueux des communautés locales.

Le colonel Faneva : un modèle pour Madagascar

L'exemple du colonel Faneva dans le Menabe pourrait servir de modèle pour d'autres régions de Madagascar confrontées à des problèmes similaires d'insécurité rurale. Son approche équilibrée, combinant fermeté, éducation et respect des traditions locales, offre une alternative prometteuse aux stratégies purement répressives qui ont souvent échoué par le passé.

En effet, certains commentateurs reconnaissent déjà la valeur de son approche. Un article récent notait : "On peut être pour ou contre les méthodes du colonel Faneva, mais lui au moins ne reste pas dans ses bureaux et avait obtenu des résultats lorsqu'il était chef des opérations dans le CIRGN de Tana". Cette observation souligne l'un des aspects clés de son succès : sa présence active sur le terrain, au plus près des réalités locales.

Défis et perspectives d'avenir

Malgré ses succès impressionnants, le colonel Faneva reste conscient des défis qui l'attendent. L'un de ses objectifs principaux est d'équiper adéquatement ses éléments : "Cela concerne notamment l'armement mais aussi les matériels roulants et autres équipements nécessaires au rétablissement de l'ordre"1. Cette préoccupation pour l'équipement adéquat de ses forces reflète une approche pragmatique et réaliste des enjeux sécuritaires.

Un autre défi consiste à maintenir les résultats obtenus sur le long terme. Comme le colonel Faneva le reconnaît lui-même, il s'agit non seulement de rétablir la sécurité, mais aussi de créer les conditions pour qu'elle perdure, même après son éventuel départ. C'est précisément pour cette raison qu'il met l'accent sur la mise en place de structures durables permettant aux anciens dahalo de développer des activités génératrices de revenus pérennes.

Conclusion

Le succès du colonel Faneva Onimihary Ralaiavy dans la pacification de la région Menabe représente un espoir pour Madagascar tout entier. Il démontre qu'avec une approche appropriée, combinant fermeté, éducation et respect des traditions locales, il est possible de vaincre l'insécurité rurale, même dans les régions les plus touchées par ce fléau.

La transformation du Menabe, d'une zone d'insécurité chronique en une région paisible où le tourisme peut prospérer, témoigne de l'efficacité des méthodes du colonel Faneva. Son approche holistique, qui va au-delà de la simple répression pour s'attaquer aux causes profondes de l'insécurité, offre un modèle prometteur pour d'autres régions confrontées à des défis similaires.

Si le Menabe peut aujourd'hui envisager un avenir de paix et de développement, c'est en grande partie grâce à l'action déterminée et intelligente du colonel Faneva. Son histoire nous rappelle que la sécurité n'est pas simplement une question de force, mais aussi d'éducation, de sensibilisation et d'engagement communautaire. Une leçon précieuse pour tous ceux qui œuvrent à construire un Madagascar plus sûr et plus prospère.

Les Méthodes Éducatives du Colonel Faneva dans la Pacification du Menabe

Dans la région Menabe de Madagascar, longtemps affectée par l'insécurité rurale liée au phénomène des dahalo (voleurs de zébus), le colonel Faneva Onimihary Ralaiavy a mis en place une approche révolutionnaire basée sur l'éducation de la population. Sa méthode, résumée par la formule "Éduquer, sensibiliser et faire le suivi", a permis de transformer une région instable en un territoire pacifié en seulement quelques mois. Cet article explore en profondeur les méthodes spécifiques utilisées par cet officier charismatique pour éduquer efficacement les communautés locales.

L'intégration culturelle comme porte d'entrée pédagogique

Le colonel Faneva démontre une compréhension remarquable de l'importance d'établir une connexion culturelle avant toute tentative d'éducation. Son approche commence par un geste symbolique fort qui lui permet d'entrer en résonance avec la population locale et de gagner sa confiance.

La danse traditionnelle constitue son outil privilégié pour établir ce premier contact. "Pour attirer l'attention de l'assistance, je danse le kilalaky afin de lui montrer que j'ai assimilé ses us et coutumes", explique-t-il lors d'une interview accordée aux journalistes à Morondava. Cette démarche témoigne d'une profonde intelligence relationnelle, reconnaissant que l'éducation effective commence par la démonstration d'un respect sincère pour l'identité culturelle de la communauté ciblée. Le kilalaky, danse emblématique de la région Menabe, devient ainsi le véhicule par lequel le colonel établit sa légitimité aux yeux de la population qu'il cherche à éduquer.

Cette incorporation des éléments culturels n'est pas anecdotique mais fondamentale dans sa méthode. En effet, il précise: "il faut avant tout éduquer la société en incorporant sa culture". Cette approche lui permet de dépasser le statut d'autorité extérieure imposée pour devenir un interlocuteur crédible et respecté, capable de transmettre efficacement son message.

L'enseignement adapté des lois et réglementations

Une fois la confiance établie par l'intégration culturelle, le colonel Faneva s'attaque au cœur de son projet éducatif: rendre accessibles et compréhensibles les lois qui régissent la société malgache, particulièrement pour les populations rurales souvent analphabètes.

Le colonel identifie une problématique fondamentale: "le plus grand problème à Madagascar est que les lois sont rédigées en français, ce qui revient à dire qu'elles ne sont accessibles qu'aux instruits"1. Cette observation révèle une compréhension profonde des inégalités structurelles qui contribuent à l'insécurité. Les personnes qui enfreignent la loi sont souvent jugées selon des textes qu'elles n'ont jamais pu comprendre, créant un cercle vicieux d'injustice et de marginalisation.

Pour remédier à cette situation, après avoir capté l'attention de son auditoire par la danse kilalaky, il "commence par la suite à lui enseigner les lois en vigueur et les sanctions qui vont avec". Cette transmission de connaissances juridiques en langue locale et dans un format accessible représente une innovation majeure dans le contexte rural malgache. Il critique d'ailleurs fermement les approches précédentes: "Enseigner le maniement des armes et non pas les lois en vigueur, est pour moi la plus grosse erreur jamais commise quand on veut mettre un terme à l'insécurité".

La sensibilisation par la répétition et l'exemplarité

Le colonel Faneva ne se contente pas d'une seule session d'éducation mais insiste sur l'importance de la répétition pour consolider l'apprentissage. "Selon lui, il est nécessaire de répéter l'éducation, ce qui constitue la sensibilisation"1. Cette approche pédagogique reconnaît que l'assimilation de nouvelles normes sociales nécessite du temps et des rappels constants.

La sensibilisation passe également par l'application de mesures progressives pour corriger les comportements inappropriés. Il illustre cette démarche graduelle par un exemple concret: "Si vous venez ici et que vous portez des vêtements indécents, si 'par malheur' vous tombez sur nos éléments, ils vont vous emmener au poste où vous allez recevoir un lambahoany. Quand vous le répétez une seconde fois et qu'ils vous rattrapent, vous serez envoyés en cellule d'isolement pour réfléchir. Et si vous vous entêtez encore, vous serez alors sanctionnés sévèrement". Cette gradation des réponses démontre une volonté d'éduquer plutôt que de punir immédiatement, offrant plusieurs occasions d'apprentissage avant d'appliquer des sanctions plus sévères.

L'exemplarité joue également un rôle crucial dans sa méthode. Sa réputation s'est construite autour de cette dimension: "Capitaine Faneva, marié et père de famille, est celui qui sert d'ogre pour les enfants. 'Dors, calme-toi sinon le capitaine Faneva va passer'. Et il y a un effet immédiat". Cette image d'autorité respectée s'étend au-delà des cercles officiels pour pénétrer jusqu'à l'éducation familiale, démontrant l'impact profond de son approche sur les communautés locales.

L'implication des communautés dans leur propre sécurisation

Une dimension particulièrement innovante de l'approche éducative du colonel Faneva réside dans sa capacité à transformer les populations locales d'objets passifs de protection en acteurs de leur propre sécurité. Cette méthode a été particulièrement visible lors de son action dans le district d'Ankazobe.

Dans cette région, il a mis en place une collaboration active avec les jeunes du "Tanora Aron'ny Vahoaka" (TAV), un groupe de jeunes volontaires déterminés à participer à la sécurisation de leur district. "Le Lieutenant-Colonel Faneva a assuré et animé des séances de sensibilisations, de partages de bonnes pratiques et de formations essentielles aux jeunes du TAV mais aussi à la population des Fonkontany environnant pour qu'ils puissent adopter les bonnes stratégies au cas où les malfaiteurs reviennent à la charge". Cette approche participative permet non seulement de multiplier les ressources humaines disponibles pour la sécurisation du territoire, mais également de créer un sentiment d'appropriation et de responsabilité au sein des communautés.

L'efficacité de cette méthode est attestée par les résultats: "Depuis le début de cette alliance, les cas d'enlèvement ont pratiquement cessé indique-t-on et les personnes kidnappées ont toutes retrouvé la liberté". Les zones précédemment classées comme dangereuses ont retrouvé un niveau de sécurité satisfaisant grâce à cette collaboration active entre forces de l'ordre et population locale.

La compréhension sociologique du phénomène dahalo

L'approche éducative du colonel Faneva se distingue également par sa compréhension nuancée des raisons qui poussent certains individus à devenir des dahalo. Plutôt que de les considérer comme des criminels intrinsèquement mauvais, il adopte une vision sociologique du phénomène.

Il identifie ainsi que "ces dahalo, ce sont ces locaux qui n'ont pas d'activités génératrices de revenus bien claires. Ils vivent dans la société et non pas en dehors. Pour lutter contre l'insécurité donc, il faut cibler ces vagabonds". Cette analyse reconnaît les facteurs socio-économiques de la criminalité et oriente l'action éducative vers les populations les plus vulnérables économiquement.

Plus profondément encore, il comprend les mécanismes psychologiques qui conduisent à l'adoption de comportements criminels: "la plupart des dahalo ont été auparavant victimes de vol de leurs biens et après avoir vainement porté plainte, ils pensent que la meilleure façon de ne pas se faire voler, est de s'associer aux voleurs"1. Cette compréhension des trajectoires individuelles lui permet d'adapter son message éducatif pour aborder les causes profondes de l'insécurité, au-delà des symptômes visibles.

Le suivi et la réintégration socio-économique

La vision éducative du colonel Faneva se distingue par sa perspective à long terme, qui ne se limite pas à l'enseignement ponctuel ou à la répression, mais inclut un accompagnement durable des personnes ayant renoncé au banditisme.

Il établit une distinction linguistique révélatrice entre "dahalo niova fo" (malfaiteur repenti) et "dahalo nilavo lefona" (malfaiteur ayant capitulé), suggérant une compréhension fine des différentes motivations qui peuvent conduire à l'abandon des activités criminelles. Cette nuance oriente son approche de réintégration, reconnaissant que tous les anciens dahalo ne sont pas nécessairement animés par un repentir sincère.

Pour assurer une réintégration durable, "le colonel Faneva compte mettre en place des structures permettant aux 'dahalo nilavo lefona' d'avoir des activités génératrices de revenus pérennes pour qu'ils ne reprennent pas leurs mauvaises habitudes". Cette dimension économique de l'éducation reconnaît que la connaissance des lois ne suffit pas si les conditions matérielles d'existence poussent à leur transgression. En proposant des alternatives économiques viables, il complète son approche éducative par une dimension pratique essentielle.

Une présence constante sur le terrain

L'efficacité des méthodes éducatives du colonel Faneva s'explique également par sa présence constante sur le terrain, loin des bureaux administratifs où se cantonnent parfois les autorités. Comme le souligne un commentateur: "On peut être pour ou contre les méthodes du colonel Faneva, mais lui au moins ne reste pas dans ses bureaux et avait obtenu des résultats".

Cette implication directe lui permet d'adapter continuellement ses méthodes aux réalités locales et de maintenir un lien de confiance avec la population. Sa présence visible renforce également la crédibilité de son message éducatif, démontrant par l'exemple l'engagement qu'il attend des communautés locales.

Conclusion

Les méthodes éducatives déployées par le colonel Faneva dans la région Menabe représentent une approche holistique et innovante face à l'insécurité rurale à Madagascar. En combinant intégration culturelle, enseignement adapté des lois, sensibilisation progressive, implication communautaire, compréhension sociologique et suivi économique, il a développé un modèle qui dépasse largement la simple répression pour s'attaquer aux causes profondes de l'insécurité.

Les résultats obtenus en quelques mois seulement témoignent de l'efficacité de cette approche multidimensionnelle. Comme il le rapporte lui-même: "Je suis arrivé ici fin janvier et j'ai commencé à travailler début février. Ce même mois, il y avait deux cas de kidnapping et quatre cas de vol de bœufs dans la région. Depuis mars, il n'y en avait plus"1. Cette transformation rapide d'une région troublée en un territoire pacifié démontre le potentiel de ces méthodes éducatives pour répondre aux défis sécuritaires dans d'autres régions de Madagascar.

La vision du colonel Faneva, résumée par sa formule "Éduquer, sensibiliser et faire le suivi", pourrait ainsi inspirer une refonte plus large des approches sécuritaires, reconnaissant que l'éducation des populations représente un investissement plus durable et plus humain que la simple répression des actes criminel